La journée doctorale organisée par Maxence Badaire (Paris 1) et Mathilde Naar (EPHE) aura lieu le 15 avril 2023 en salle Fabri de Pereisc à l’INHA.
Le programme complet :

La journée doctorale organisée par Maxence Badaire (Paris 1) et Mathilde Naar (EPHE) aura lieu le 15 avril 2023 en salle Fabri de Pereisc à l’INHA.
Le programme complet :
Séminaire des masterant·e·s, doctorant·e·s et post-doctorant·e·s d’ANHIMA
Responsables : Thomas Combaz et Flavie Fontaine
L’objectif de ce séminaire est de favoriser l’échange et les discussions entre jeunes chercheurs et chercheuses, dès le master et jusqu’au post-doctorat. Les séances sont organisées par des doctorant·e·s du laboratoire ANHIMA mais elles sont ouvertes à l’ensemble des jeunes chercheurs et chercheuses en histoire, archéologie et histoire de l’art, ainsi qu’aux personnes intéressées par les thématiques proposées.
Chaque séance est organisée de la façon suivante :
Thème 1 : « Féminin et masculin dans les mondes antiques. Le genre entre représentation et agentivité »
28 septembre 2022, 18h-20h, salle Mariette, INHA
Audrey Vasselin (doctorante U. Paris 1) : « Athéna dans les tragédies athéniennes : une déesse misogyne ? ».
Thomas Combaz (doctorant U. Paris 1) : « Père de Romulus et protecteur du Prince : Mars Pater de la fin de l’époque républicaine au Principat augustéen ».
12 octobre 2022, 18h-20h, salle Mariette, INHA
Elisa Le Bail (doctorante U. Paris 1) : « Les Grecques oubliées. Reprendre l’histoire sociale des femmes de Grèce du Nord-Ouest ».
Grégory Spadacini (doctorant U. Paris 1) : « Dignitas féminine. Histoire d’une absence ».
Thème 2 : « Bâtir, construire et confectionner dans l’espace antique. Perspectives historiques et archéologiques »
23 novembre 2022, 18h-20h, salle Mariette, INHA
Marion Jobczyk (doctorante U. Paris 8 Saint-Denis – Vincennes) : « Représenter les rues dans la Forma Urbis Marmorea : approche méthodologique ».
Valentin Loescher (doctorant U. Paris 1) : « Les dépôts de charpentier en Crète minoenne, des outils pour le travail du bois ? Étude technologique et fonctionnelle d’outils en alliage cuivreux ».
22 février 2023, 18h-20h, salle Mariette, INHA
Mateus Mello (doctorant UFF, Niterói, Rio de Janeiro, Brésil, invité à l’Université Paris Cité) : « Autochtonie, synœcisme et migrations dans la construction du passé d’Halicarnasse hellénistique ».
Ruben Caboche (professeur agrégé stagiaire, Master U. Paris 1) : « La sixième barrière du Pythion. Délos en action : institutions politiques et expériences administratives ».
Thème 3 : « Constructions, mises en scène et stratégies du pouvoir. Dispositifs et formes de domination »
22 mars 2023, 16h-18h, salle Benjamin, INHA
Clara Gibert (professeure agrégée stagiaire, Master U. Paris 1) : « La Médie sous la coupe de l’Empire assyrien, pouvoirs et expansion (IXe-VIe siècles av. n. è.) ».
Juliette Roy (professeure certifiée, Master U. Paris 1) : « Eduquer et former les enfants royaux : les précepteurs, des « experts » au service du pouvoir lagide (IIIe s. – Ier s. av. J.-C.) ».
19 avril 2023, 18h-20h, salle Benjamin, INHA
L’association Les Argonautes et le laboratoire AnHiMA (UMR 8210) invitent les étudiant·e·s en Master et en doctorat à venir participer à une journée d’étude et d’accueil des jeunes chercheurs et chercheuses. Cette journée se déroulera le mercredi 15 février 2023 à l’INHA. L’objectif est de donner la possibilité à celles et ceux souhaitant faire une thèse en Histoire antique de rencontrer les actuel·le·s doctorant·e·s et de découvrir les recherches de leurs collègues. Pour les doctorant·e·s en première année, ce sera l’occasion d’obtenir des informations sur les moments importants de la vie académique, comme s’intégrer dans un laboratoire, publier ses recherches ou participer à des colloques. Cette journée vise aussi à être un moment de convivialité et de rencontres.
Programme de la journée
Accueil – café à partir de 13h
13h30 — Table ronde n°1 : « Les grands domaines de recherche représentés à AnHiMA et vie des jeunes chercheur·se·s »
Les doctorant·e·s du laboratoire présenteront les grands axes et les grandes périodes de recherche du laboratoire, ainsi que les outils, enjeux, méthodes et actualités de leurs disciplines.
14h15 — Table ronde n°2 : « Doctorat mode d’emploi »
Thème 1 : démarrer sa thèse
Lors de cette première partie de la table ronde, il s’agira d’évoquer la façon d’élaborer son sujet, de trouver son directeur ou sa directrice de thèse ou encore les spécificités de la cotutelle et ses modalités.
Thème 2 : financer sa thèse
Lors de cette deuxième partie de la table ronde, seront présentées les façons de financer sa thèse. Il s’agira d’abord de voir les différentes modalités d’obtention d’un contrat doctoral et des responsabilités afférentes. Sera aussi abordée la possibilité de cumuler enseignement dans le secondaire et thèse.
15h15 — Pause
15h30 — Table ronde n°3 : « De doctorant·e à jeune chercheur·se »
Cette troisième table ronde s’adresse autant aux étudiant·e·s de master qu’aux doctorant·e·s en première année. Elle portera sur la façon de trouver sa place dans un laboratoire, comment répondre à un appel à communication, développer sa sociabilité doctorale et académique, quelles sont les options de mobilité. Bref, comment conjuguer la rédaction de la thèse avec d’autres activités scientifiques.
16h00-16h30 — discussion finale et questions diverses
La journée sera suivie d’une assemblée générale des Argonautes
Le 10 décembre 2022, les Argonautes se sont rendus dans le 7e arrondissement pour découvrir l’exposition « Rêve d’Égypte » au Musée Rodin. Nous avons eu la chance de profiter d’une visite guidée par Maylla Bisson qui est en Master 2 à ANHIMA et aussi en stage auprès de la conservatrice des collections du musée. Maylla, ayant participé au montage de l’exposition, a pu nous partager des anecdotes autour des collections égyptiennes de Rodin et nous expliquer l’influence que ces oeuvres antiques ont pu avoir sur le travail de l’artiste. Encore merci à Maylla de la part de tou·te·s les Argonautes !
Pour cette première excursion de l’année universitaire 2022-2023, nous vous proposons de nous retrouver le vendredi 10 décembre à 16h30, directement au musée. Un départ groupé de l’INHA pourra être organisé pour celleux qui le souhaitent.
L’association propose d’inviter ses membres n’ayant pas accès à la gratuité du musée.
Par ailleurs, les personnes souhaitant adhérer ou renouveler leur adhésion peuvent toujours nous contacter ! Vous pourrez régler votre adhésion auprès des membres du bureau sur place.
Nous pourrons, à la suite de la visite, aller boire un verre ensemble.
Nous espérons vous y retrouver nombreux·ses, et attendons vos retours en cas d’interrogations ou de besoin en informations complémentaires.
À très vite !
Appel à communication
Date limite d’envoi des propositions : 31 janvier 2023
À l’occasion de la journée d’études doctorales 2023 du laboratoire Anthropologie et Histoire des Mondes Antiques (ANHIMA), nous proposons aux doctorant·e·s et post-doctorant·e·s travaillant sur les mondes anciens de réfléchir collectivement aux différents visages que peuvent prendre l’intégration et l’exclusion dans les sociétés antiques. Nous employons ici le mot-valise « (dés)intégration », afin de souligner les liens entre les processus d’intégration et d’exclusion et ainsi inviter à les considérer en miroir.
Émile Durkheim a défini l’intégration comme un processus par lequel l’individu se socialise, notamment en partageant les pratiques, normes et valeurs du groupe social (E. Durkheim, De la division du travail social, 1893). Cependant, dans les sociétés antiques la notion de groupe est étique, car elle n’est pas employée par les Anciens eux-mêmes : elle doit donc être maniée avec précaution par l’historien·ne. L’étude des processus d’intégration et d’exclusion permet de contourner ce problème : d’une part car ils constituent des moments privilégiés pour délimiter le groupe et saisir son fonctionnement, d’autre part car ces processus s’incarnent, dans les sources, dans des pratiques émiques qui autorisent alors de penser le « groupe » à partir des représentations propres aux Anciens. En effet, ces questions se posent aux historien·ne·s de l’Antiquité, car les sociétés anciennes sont composées d’une multitude de sous-groupes qui interagissent, communiquent, régulent et organisent la vie de la communauté dans son ensemble. Nous utilisons ici « groupe » dans son acception la plus large, à savoir un ensemble d’individus formant un tout et définis par une caractéristique commune. Puisque nous abordons le groupe par le biais des pratiques (dés)intégratives, les analyses pourront concerner tout type de groupe : communauté, association, réseau, collège, phratrie… Il s’agira ainsi de confronter, par la diversité des cas d’études, différents modèles d’intégration et d’exclusion.
Nous invitons donc les participant·e·s à aborder des phénomènes d’intégration et d’exclusion concernant aussi bien des groupes dont l’entrée par l’individu résulte d’une démarche volontaire et consciente, que ceux relatifs à des constructions sociales telles que la classe d’âge et le genre, ou à des statuts socio-économiques (servilité, aristocratie, citoyenneté…), et dont l’intégration ne relève donc pas d’un choix personnel. À titre d’exemple, prenons le cas du concept de « rite d’initiation », par ailleurs remis en question depuis les années 1970, qui a été mobilisé majoritairement concernant les pratiques juvéniles et le processus d’intégration du jeune à la société adulte. Le rite d’initiation a une fonction agrégative : l’impétrant est intégré au groupe par une procédure stricte. Or, en l’absence de rituels, sur quoi reposait l’agrégation et donc l’intégration ? Comment se créait le sentiment d’appartenance et l’identité collective ? Enfin, certains groupes avaient-ils développé des « rites d’exclusion », venant dès lors donner un protocole à la (dés)intégration d’un individu au groupe ?
Les participant.e.s pourront notamment discuter d’un ou de plusieurs des axes suivants :
Les communications en français ou anglais dureront 20 minutes et seront suivies d’un temps de discussion. Les propositions de 400 mots maximum, accompagnées d’un CV, sont à envoyer avant le 31 janvier 2023 à l’adresse jdoctorale.anhima2023(at)gmail.com. Les résultats seront communiqués au plus tard le 20 février 2023. La journée d’étude aura lieu le samedi 15 avril en salle Fabri de Peiresc à l’Institut National d’Histoire de l’Art, Galerie Colbert, 2 rue Vivienne, 75002 Paris. Les frais de transport et d’hébergement sont à la charge des laboratoires des participant·e·s. Cette journée est l’occasion pour les jeunes chercheurs de se rassembler, tout en leur offrant l’occasion d’une première communication, dans un cadre à la fois rigoureux et bienveillant.
Organisation : Maxence Badaire (U. Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ANHIMA) Mathilde Naar (EPHE, ANHIMA)
Chères et chers collègues,
L’Association des Argonautes fait sa rentrée lundi 17 octobre !
Nous vous proposons de nous retrouver sur la terrasse de l’INHA vers 17h50, avant de remonter au chaud dans la salle de convivialité du deuxième étage pour l’AG qui se tiendra à partir de 18h. N’hésitez pas à en parler autour de vous, certains de nos collègues ont pu se retrouver hors de la liste et risquent de manquer cette annonce.
Vous êtes évidemment attendus nombreux, aussi veuillez nous communiquer votre présence si vous prévoyez de nous rejoindre ce jour là !
Nous ferons un bilan de l’année écoulée avant de renouveler le bureau pour l’année 2022-2023.
L’AG sera suivie d’un verre de l’amitié, afin de faire connaissance et d’échanger moins formellement.
Très bonne rentrée à toutes et tous, en attendant de vous retrouver le 17 octobre,
Le bureau des Argonautes
Le bureau des Argonautes souhaite à tous et toutes une belle année 2022, qu’elle soit propice à de grandes scientifiques, qu’elle amène un peu de sérénité et surtout qu’elle voit chacun et chacune rester en bonne santé.
Pour son premier trimestre de l’année scolaire, notre association n’a pas chômé. Voici le bilan des actions menées par les Argonautes durant cette période :
1) Exposition « Paris – Athènes » au Louvre :Après une trop longue période chamboulée par la pandémie, nous avons pu enfin nous retrouver dans les musées, et dans le cadre de la reprise des activités de l’association, nous avons pu profiter de l’exposition « Paris – Athènes » mise en place par le musée du Louvre. L’exposition proposait de retracer la naissance de la Grèce moderne au prisme des relations entretenues avec la France. Il s’agissait traverser plus de deux siècles d’échanges, de créations artistiques, de conflits, de constructions culturelles, mais aussi de voir émerger la discipline archéologique en France par son implication dans les grands sites grecs antiques.
2) Exposition « Préhistoire » au Musée d’Archéologie Nationale : le dimanche 12 décembre nous avons eu le plaisir d’aller découvrir l’exposition “Préhistoire” du MAN. Nous étions peu nombreux mais ce fut un très agréable moment convivial. D’autant que ce fut l’occasion de rencontrer l’association “ArkhéoPSL” avec qui nous aurons peut-être l’occasion de rester en lien pour de futures actions.
3) Rencontre avec la direction d’AnHIMA : le 17 novembre, les directrices du laboratoire AnHIMA nous ont reçu pour échanger sur les attentes et les objectifs de notre association. Les échanges d’environ une heure ont été très constructifs et la direction s’est montrée très à l’écoute. Le Laboratoire va donc à nouveau financer partiellement certaines activités de l’association et fournir une aide logistique pour nos actions.
4) Participation à l’AG du réseau Antiquité Avenir (CR en pièce-jointe) : le samedi 19 novembre les Argonautes ont siégé à l’AG du réseau Antiquité Avenir. Ce réseau, dont nous sommes un des membres fondateurs, a pour vocation de mettre en lien tous les acteurs associatifs du monde des études antiques. Bénéficiant de relais bien installés et importants, son AG est toujours un lieu de débats et de discussions. L’un des principaux buts de ce réseau est l’organisation des « Etats Généraux de l’Antiquité » en juin 2023, un temps fort ayant lieu tous les 3 ou 4 ans où se réunissent des personnalités du monde politique, de la communauté scientifique ou de la société civile. Le but est d’y dresser un état des lieux des questions liées à l’Antiquité en France et d’y « valoriser le patrimoine matériel et immatériel que la Méditerranée antique nous a légué ». Les Argonautes en tant qu’association de « jeunes » chercheurs et chercheuses sont très fortement invités et incités à proposer des ateliers, des tables rondes ou des déclarations pour cet évènement. Si certain-e-s d’entre vous souhaitent s’associer de plus près à la préparation des EGA par les Argonautes, souhaitent proposer un thème de table ronde ou un atelier, n’hésitez surtout pas à nous contacter !
5) Invitation des Argonautes à l’AG de la SoPHAU : le samedi 11 décembre, la Société des Professeurs d’Histoire Antique de l’Université a cordialement invité les Argonautes et Sorbonne Antique à venir parler des problématiques des doctorant-e-s et de ce qu’ils attendaient d’une société savante comme la leur. Plusieurs pistes ont émergé : la précarité, la solitude et l’anxiété face à l’avenir professionnel ont fait l’objet de discussion. La SoPHAU invite donc fortement les doctorant-e-s à adhérer à l’association afin d’être mis en lien avec un grand nombre d’acteurs du monde scientifique de toutes les générations, de poser leurs questions aux sociétaires, de bénéficier d’une information scientifique et administrative de qualité et de créer du lien et du réseau avec des chercheurs et chercheuses expérimentés. L’adhésion coûte 15€ par an. Pour les membres non titulaires d’un poste à l’université, elle implique un vote, mais celui-ci est fait en ayant en tête que la Société très favorable à l’inclusion des doctorant-e-s en son sein. L’Association des Professeurs d’Histoire et Géographie nous a aussi rappelé qu’elle s’adressait à tous les enseignants, du primaire au supérieur et qu’il s’agissait d’un formidable lieu de rencontre et d’échange entre historien-ne-s et géographes.
Le temps dans l’Antiquité
Organisé par A. Vasselin et M. Mazzei
« Qu’est-ce que le temps ? » Voilà une question simplement énoncée par Augustin d’Hippone mais qui dans sa réponse, ne peut se satisfaire d’une simple démonstration. Le temps, remarque le philosophe, est une intuition spontanée, « connue » et « familière » de tous, qu’il est cependant malaisé de définir. Loin d’être un concept universel et atemporel comme l’entend Kant, le temps est un construit historique et culturel. Une telle affirmation place de facto l’historien au cœur d’un véritable paradoxe. En effet, le temps, lui-même objet historique, ne constitue-t-il pas la matrice de son champ disciplinaire ? Pour outrepasser cette dichotomie entre temps de l’histoire et temps historique, il devient alors nécessaire d’établir des conventions qui témoignent, par ailleurs, des sociétés dans lesquelles elles sont produites. S’intéresser au temps dans l’Antiquité demande à s’interroger sur la manière dont les Anciens le percevaient, le mesuraient, l’imaginaient, l’organisaient et l’utilisaient. Un tel questionnement s’inscrit dans différents domaines de l’Histoire.
Le domaine le plus évident est sans nul doute celui de l’histoire des techniques : comment le temps était-il quantifié dans l’Antiquité ? Une telle approche renvoie ainsi à l’observation des phénomènes astrologiques et climatiques, à l’établissement du calendrier selon les cycles lunisolaires… Elle fait également écho aux moyens qui rendaient possible cette mesure – clepsydre, sablier, cadran solaire. La mesure du temps donnait sens aux sociétés : sur le temps long, elle scandait la vie agricole, religieuse et sociale des civilisations antiques ; sur le temps court, elle limitait la durée de certaines actions (cela pouvait être la durée d’un plaidoyer en Grèce ou la durée des gardes dans la légion romaine). Cruciale pour l’organisation des sociétés antiques, la mesure du temps distinguait temps sacré et temps profane. Ainsi à Rome, la division du temps opposait les jours fastes ouverts à l’action humaine (notamment la vie politique) et les jours néfastes réservés aux dieux. La religion donnait également corps aux temps « primitifs » où le merveilleux des mythes prenait le pas sur la réalité historique : les récits de fondation des cités en donnent une illustration parfaite. A une époque où vie politique et vie religieuse étaient étroitement liées, il n’est par conséquent pas étonnant de remarquer la consubstantialité du religieux et du politique en matière d’agencement du temps : l’archonte éponyme, qui assumait des charges religieuses (l’organisation des fêtes notamment) et des charges judiciaires à Athènes, donnait son nom à l’année pendant laquelle il exerçait sa charge.
Le rapport au temps dans l’Antiquité ne se limitait pas à la seule organisation structurelle des sociétés. De manière arbitraire, certains événements étaient mis en avant par l’instauration de « lieux de mémoire » (P. Nora). Ces « lieux de mémoire » pouvaient être « monumentaux », comme les tumuli, ou « symboliques », comme la commémoration de la naissance d’Auguste. Dès lors, le temps devient subjectif : il n’est donc plus le même selon le groupe social étudié. L’identité de ce dernier peut même se définir par le rapport qu’il entretient avec le temps : la mise en place d’une généalogie – réelle ou fictive – en est un des aspects. A Athènes, les tribus portaient le nom d’un héros mythique (par exemple, celui d’Erechtée pour les Erechtéides) tandis qu’à Rome, la tradition faisait descendre les gentes d’ancêtres mythiques (ainsi la gens Iulia, issue de Iule, fils d’Enée et de Créuse).
In fine, ces différents axes de lecture nous permettent de nous interroger sur le lien entre l’appréhension du temps dans l’Antiquité et l’écriture de l’Histoire. Après tout, n’est-ce pas à Hérodote, auteur du Ve siècle av. J.-C., qu’est attribuée la paternité de l’Histoire ?
Les noms dans l’Antiquité
Organisé par E. Colangelo, D. Bucchi et A. Zirah
Le séminaire des doctorants sur les noms dans l’Antiquité croise les problématiques développées par trois programmes de recherche du laboratoire ANHIMA, sur l’analyse étymologique et sémantique des noms de personnes grecs antiques (LGPN-Ling Paris/Oxford, programme « Recherches philologiques et historiques sur les inscriptions grecques »), sur les noms des femmes dans l’Antiquité (« Opérations Eurykleia. Celles qui avaient un nom », programme « Genre, sexe, sexualité dans l’Antiquité grecque et romaine ») et sur les listes divines dans les récits, les pratiques cultuelles et les images en Grèce et à Rome (« Panthéons en contexte », volet « Dynamiques religieuses des mondes anciens »).
Le nom, à la croisée de plusieurs domaines, a fait l’objet de nombreux travaux, qu’il s’agisse de leurs morphologie (Minon et al. 2017) et valeur (Hornblower – Matthews 2000), de leurs diffusions sociales et géographiques (Meissner et al. 2012 ; Parker 2013), de leur genre (Fine – Klapisch-Zuber 2017) ainsi que de leurs nature, transformation et innovation (Parker 2017 et Parker 2019). Pour l’Antiquité, ces questionnements ont été initiés par E. Benveniste, sur les noms d’agents et noms d’actions en indo-européen (Benveniste 1948), et élargis à l’anthroponymie, notamment par M. Fraser, éditeur d’un premier Lexicon des noms personnel en grec (Fraser 1987-), ainsi qu’aux théonymes et à l’onomastique divine (Belayche et al. 2005 ; Bonnet et al. 2018). En philosophie, ce sont les différentes traductions des noms abstraits qui ont retenu l’attention (Cassin 2004).
Dans le cadre du séminaire mensuel des doctorants, nous proposons de prolonger ces travaux en abordant les pratiques, les représentations et les discours attachés aux noms chez les Anciens, en privilégiant une approche tant philologique qu’anthropologique (portée notamment par Duranti 2004).
Les séminaires mensuels permettront à des doctorant.e.s, masterant.e.s et post-doctorant.e.s, de plusieurs disciplines et champs de recherche, de dialoguer autour de ces questions, à la lumière des sujets et des intérêts menés par chacun. On pourra également proposer le compte-rendu d’un des ouvrages listés dans la bibliographie sélective.
Bibliographie sélective
Liste des ouvrages à recenser pour le Séminaire des doctorants 2019-2021
Belayche et al. 2005 : N. Belayche, P. Brulé, G. Freyburger (éds.), Nommer les Dieux : théonymes, épithètes, épiclèses dans l’Antiquité, Brepols, 2005.
Benveniste 1948 : Benveniste É., Noms d’agent et noms d’action en indo-européen, Paris, Adrien-Maisonneuve, 1948
Bonnet et al. 2018 : Bonnet C., Bianco M., Galoppin T., Guillon É., Laurent A., et al.., « ‘Les dénominations des dieux nous offrent comme autant d’images dessinées’ (Julien, Lettres 89b, 291 b). Repenser le binôme théonyme-épithète », SMSR 84 (2018), p. 567-591.
Cassin 2004 : Cassin B., Le Vocabulaire européen des philosophies : Dictionnaire des intraduisibles, Paris, 2004.
Duranti 2004 : Duranti A. (éd.), A Companion to Linguistic Anthropology, Oxford, Wiley, 2004, p. 451-473.
Fine – Klapisch-Zuber 2017 : Fine A., Klapisch-Zuber C. (dir.), Le nom des femmes, dans Clio Femmes, Genre, Histoire 45/2017.
Fraser 1987- : Fraser M. (ed.), A Lexicon of Greek Personal Names, British Academy : Clarendon Press, 1987-.
Gambarara 1984 : Daniele Gambarara, Alle fonti della filosofia del linguagio : ‘lingua’ e ‘nomi’ nella cultura greca arcaica, Roma, 1984.
Hornblower – Matthews 2000 : Hornblower S., Matthews E. (dir.), Greek Personal Names. Their value as evidence, Oxford, 2000.
Lardinois et al. 2011 : Lardinois A. P. M. H., Blok J., Van Der Veer H. (éd.), Sacred Words: Orality, Literacy, and Religion, Leyde, Brill, 2011.
Malkiel 1993 : Malkiel Y., Etymology, Cambridge, Cambridge University Press, 1993
Meissner et al. 2012 : Meissner T. et al. (ed.), Personal Names in the Western Roman World. Proceedings of a Workshop held at Pembroke College, Cambridge, 16-18 September 2011, Berlin, 2012.
Minon et al. 2017 : Minon S. et al. (ed.), La suffixation des anthroponymes grecs antiques, Genève, 2017 (n°55 de la collection Hautes études du monde gréco-romain de l’EPHE).
Nagy 1994 : Gregory Nagy, Le meilleur des Achéens: la fabrique du héros dans la poésie grecque archaïque, Seuil, 1994.
Parker 2013 : Parker R. (ed.), Personal Names in Ancient Anatolia, Oxford : UP, 2013.
Parker 2017 : Parker R., Greek Gods Abroad: Names, Natures, and Transformations, Oakland, University of California Press, 2017.
Parker 2019 : Parker R. (ed.), Changing Names. Tradition and Innovation in Ancient Greek Onomastics. Proceedings of the British Academy, Oxford :UP, 2019.
Scheid – Svenbro 2014 : John Scheid et Jesper Svenbro, La tortue et la lyre: dans l’atelier du mythe antique, 2014.