Archives mensuelles : novembre 2022

Annonce excursion : Rêve d’Égypte au Musée Rodin – 10 décembre 2022

Pour cette première excursion de l’année universitaire 2022-2023, nous vous proposons de nous retrouver le vendredi 10 décembre à 16h30, directement au musée. Un départ groupé de l’INHA pourra être organisé pour celleux qui le souhaitent.

L’association propose d’inviter ses membres n’ayant pas accès à la gratuité du musée.

Par ailleurs, les personnes souhaitant adhérer ou renouveler leur adhésion peuvent toujours nous contacter ! Vous pourrez régler votre adhésion auprès des membres du bureau sur place.

Nous pourrons, à la suite de la visite, aller boire un verre ensemble.

Nous espérons vous y retrouver nombreux·ses, et attendons vos retours en cas d’interrogations ou de besoin en informations complémentaires.

À très vite !

Appel à communication : journée d’études doctorales d’ANHIMA 2023

Se (dés)intégrer. Intégration et exclusion dans l’Antiquité
Samedi 15 avril 2023, INHA, Paris

Appel à communication
Date limite d’envoi des propositions : 31 janvier 2023

À l’occasion de la journée d’études doctorales 2023 du laboratoire Anthropologie et Histoire des Mondes Antiques (ANHIMA), nous proposons aux doctorant·e·s et post-doctorant·e·s travaillant sur les mondes anciens de réfléchir collectivement aux différents visages que peuvent prendre l’intégration et l’exclusion dans les sociétés antiques. Nous employons ici le mot-valise « (dés)intégration », afin de souligner les liens entre les processus d’intégration et d’exclusion et ainsi inviter à les considérer en miroir.

Émile Durkheim a défini l’intégration comme un processus par lequel l’individu se socialise, notamment en partageant les pratiques, normes et valeurs du groupe social (E. Durkheim, De la division du travail social, 1893). Cependant, dans les sociétés antiques la notion de groupe est étique, car elle n’est pas employée par les Anciens eux-mêmes : elle doit donc être maniée avec précaution par l’historien·ne. L’étude des processus d’intégration et d’exclusion permet de contourner ce problème : d’une part car ils constituent des moments privilégiés pour délimiter le groupe et saisir son fonctionnement, d’autre part car ces processus s’incarnent, dans les sources, dans des pratiques émiques qui autorisent alors de penser le « groupe » à partir des représentations propres aux Anciens. En effet, ces questions se posent aux historien·ne·s de l’Antiquité, car les sociétés anciennes sont composées d’une multitude de sous-groupes qui interagissent, communiquent, régulent et organisent la vie de la communauté dans son ensemble. Nous utilisons ici « groupe » dans son acception la plus large, à savoir un ensemble d’individus formant un tout et définis par une caractéristique commune. Puisque nous abordons le groupe par le biais des pratiques (dés)intégratives, les analyses pourront concerner tout type de groupe : communauté, association, réseau, collège, phratrie… Il s’agira ainsi de confronter, par la diversité des cas d’études, différents modèles d’intégration et d’exclusion.

Nous invitons donc les participant·e·s à aborder des phénomènes d’intégration et d’exclusion concernant aussi bien des groupes dont l’entrée par l’individu résulte d’une démarche volontaire et consciente, que ceux relatifs à des constructions sociales telles que la classe d’âge et le genre, ou à des statuts socio-économiques (servilité, aristocratie, citoyenneté…), et dont l’intégration ne relève donc pas d’un choix personnel. À titre d’exemple, prenons le cas du concept de « rite d’initiation », par ailleurs remis en question depuis les années 1970, qui a été mobilisé majoritairement concernant les pratiques juvéniles et le processus d’intégration du jeune à la société adulte. Le rite d’initiation a une fonction agrégative : l’impétrant est intégré au groupe par une procédure stricte. Or, en l’absence de rituels, sur quoi reposait l’agrégation et donc l’intégration ? Comment se créait le sentiment d’appartenance et l’identité collective ? Enfin, certains groupes avaient-ils développé des « rites d’exclusion », venant dès lors donner un protocole à la (dés)intégration d’un individu au groupe ?

Les participant.e.s pourront notamment discuter d’un ou de plusieurs des axes suivants :

  1. Pourquoi se (dés)intégrer ? Les communications pourront porter sur les facteurs poussant l’individu à se porter au contact du groupe, ainsi que sur les conditions à remplir pour prétendre à l’intégration. On pourra considérer les mécanismes de cooptation ou d’élection, le rôle que pouvait jouer la filiation, les facteurs géographiques, ou encore l’importance de l’adoption de certains codes et marqueurs sociaux. Par exemple, les stratégies matrimoniales permettent de se rapprocher de groupes sociaux influents en intégrant un nouveau groupe familial. Ainsi, en abordant les facteurs qui peuvent pousser l’individu à vouloir rejoindre ou quitter un groupe, on pourra questionner les connexions, frictions et contacts pouvant s’opérer entre différents groupes.
  2. Quelles étaient les modalités de (dés)intégration au groupe ? On pourra considérer les procédures d’intégration, ainsi que les pratiques ritualisées structurant la vie du groupe et contribuant ainsi à sa construction. De même, on pourra par exemple se pencher sur les rituels dit initiatiques ou agrégatifs (cryptie, apatouries, mariage…) ou les rituels d’expulsion (ostracisme, pharmakon, sacratio…). Les procédures d’exclusion sont-elles comparables aux procédures d’intégration ? Ces questions permettent ainsi d’interroger le fonctionnement du groupe, qu’il soit générationnel, culturel, économique, politique ou professionnel.
  3. L’exclusion peut-elle constituer un facteur d’intégration ? L’exclusion de l’autre peut revêtir une valeur intégrative, dans une dynamique d’opposition entre nous et eux. Elle peut être envisagée pour l’individu, mais également pour un sous-groupe dans son ensemble : des groupes entiers peuvent être marginalisés, ou du moins subordonnés au groupe dominant (femmes, enfants, esclaves). Peut-on alors parler d’exclusion ? On peut par exemple penser au statut de métèque qui exclut l’individu du groupe civique, tout en lui permettant de s’intégrer à la cité en lui conférant une place dans la communauté.

Les communications en français ou anglais dureront 20 minutes et seront suivies d’un temps de discussion. Les propositions de 400 mots maximum, accompagnées d’un CV, sont à envoyer avant le 31 janvier 2023 à l’adresse jdoctorale.anhima2023(at)gmail.com. Les résultats seront communiqués au plus tard le 20 février 2023. La journée d’étude aura lieu le samedi 15 avril en salle Fabri de Peiresc à l’Institut National d’Histoire de l’Art, Galerie Colbert, 2 rue Vivienne, 75002 Paris. Les frais de transport et d’hébergement sont à la charge des laboratoires des participant·e·s. Cette journée est l’occasion pour les jeunes chercheurs de se rassembler, tout en leur offrant l’occasion d’une première communication, dans un cadre à la fois rigoureux et bienveillant.

Organisation : Maxence Badaire (U. Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ANHIMA) Mathilde Naar (EPHE, ANHIMA)