Archives de catégorie : Séminaires des doctorant·e·s

Séminaire des doctorant·e·s 2022-2023

Séminaire des masterant·e·s, doctorant·e·s et post-doctorant·e·s d’ANHIMA

Responsables : Thomas Combaz et Flavie Fontaine

L’objectif de ce séminaire est de favoriser l’échange et les discussions entre jeunes chercheurs et chercheuses, dès le master et jusqu’au post-doctorat. Les séances sont organisées par des doctorant·e·s du laboratoire ANHIMA mais elles sont ouvertes à l’ensemble des jeunes chercheurs et chercheuses en histoire, archéologie et histoire de l’art, ainsi qu’aux personnes intéressées par les thématiques proposées.

Chaque séance est organisée de la façon suivante :

  • Une première heure est consacrée à une ou plusieurs interventions sur le thème correspondant à la séance. Trois thèmes sont choisis pour l’année et chacun d’eux est réparti sur deux séances. 
  • Une deuxième heure au format plus libre, peut être consacrée à la présentation d’un sujet de master ou de thèse ou d’une partie de celui-ci, d’un futur article, d’un type de source rencontré dans les recherches, d’une présentation d’outils méthodologiques et/ou informatiques, d’un compte-rendu d’ouvrages… ou de toute autre présentation autour de l’expérience de recherche. 
  • Chaque séance se clôture par un verre de l’amitié dans le quartier de l’INHA afin d’échanger sur nos sujets de recherches et de favoriser la sociabilité entre jeunes chercheurs.

Le programme pour l’année 2022-2023 :

Thème 1 : « Féminin et masculin dans les mondes antiques. Le genre entre représentation et agentivité »

28 septembre 2022, 18h-20h, salle Mariette, INHA

Audrey Vasselin (doctorante U. Paris 1) : « Athéna dans les tragédies athéniennes : une déesse misogyne ? ». 
Thomas Combaz (doctorant U. Paris 1) : « Père de Romulus et protecteur du Prince : Mars Pater de la fin de l’époque républicaine au Principat augustéen ». 

12 octobre 2022, 18h-20h, salle Mariette, INHA

Elisa Le Bail (doctorante U. Paris 1) : « Les Grecques oubliées. Reprendre l’histoire sociale des femmes de Grèce du Nord-Ouest ». 
Grégory Spadacini (doctorant U. Paris 1) : « Dignitas féminine. Histoire d’une absence ». 

Thème 2 : « Bâtir, construire et confectionner dans l’espace antique. Perspectives historiques et archéologiques »

23 novembre 2022, 18h-20h, salle Mariette, INHA

Marion Jobczyk (doctorante U. Paris 8 Saint-Denis – Vincennes) : « Représenter les rues dans la Forma Urbis Marmorea : approche méthodologique ». 
Valentin Loescher (doctorant U. Paris 1) : « Les dépôts de charpentier en Crète minoenne, des outils pour le travail du bois ? Étude technologique et fonctionnelle d’outils en alliage cuivreux ».

22 février 2023, 18h-20h, salle Mariette, INHA

Mateus Mello (doctorant UFF, Niterói, Rio de Janeiro, Brésil, invité à l’Université Paris Cité) : « Autochtonie, synœcisme et migrations dans la construction du passé d’Halicarnasse hellénistique ».
Ruben Caboche (professeur agrégé stagiaire, Master U. Paris 1) : « La sixième barrière du Pythion. Délos en action : institutions politiques et expériences administratives ».

Thème 3 : « Constructions, mises en scène et stratégies du pouvoir. Dispositifs et formes de domination »

22 mars 2023, 16h-18h, salle Benjamin, INHA

Clara Gibert (professeure agrégée stagiaire, Master U. Paris 1) : « La Médie sous la coupe de l’Empire assyrien, pouvoirs et expansion (IXe-VIe siècles av. n. è.) ».

Juliette Roy (professeure certifiée, Master U. Paris 1) : « Eduquer et former les enfants royaux : les précepteurs, des « experts » au service du pouvoir lagide (IIIe s. – Ier s. av. J.-C.) ».

19 avril 2023, 18h-20h, salle Benjamin, INHA

Elena Rüdiger (doctorante U. Paris 1) : « Constructions, mises en scène et stratégies de pouvoir : le cas des dynastes ituréens dans l’espace syrien du délitement du royaume séleucide à la consolidation du pouvoir romain au Proche-Orient (Ier siècle av. J.-C. – Ier siècle ap. J.-C.) ».

Maxence Badaire (doctorant U. Paris 1) : « Les vestales : filles de l’aristocratie, au coeur du pouvoir politique et religieux romain ».

Séminaire des doctorants 2018-2019

Le temps dans l’Antiquité

Organisé par A. Vasselin et M. Mazzei

« Qu’est-ce que le temps ? » Voilà une question simplement énoncée par Augustin d’Hippone mais qui dans sa réponse, ne peut se satisfaire d’une simple démonstration. Le temps, remarque le philosophe, est une intuition spontanée, « connue » et « familière » de tous, qu’il est cependant malaisé de définir. Loin d’être un concept universel et atemporel comme l’entend Kant, le temps est un construit historique et culturel. Une telle affirmation place de facto l’historien au cœur d’un véritable paradoxe. En effet, le temps, lui-même objet historique, ne constitue-t-il pas la matrice de son champ disciplinaire ? Pour outrepasser cette dichotomie entre temps de l’histoire et temps historique, il devient alors nécessaire d’établir des conventions qui témoignent, par ailleurs, des sociétés dans lesquelles elles sont produites. S’intéresser au temps dans l’Antiquité demande à s’interroger sur la manière dont les Anciens le percevaient, le mesuraient, l’imaginaient, l’organisaient et l’utilisaient. Un tel questionnement s’inscrit dans différents domaines de l’Histoire.

Le domaine le plus évident est sans nul doute celui de l’histoire des techniques : comment le temps était-il quantifié dans l’Antiquité ? Une telle approche renvoie ainsi à l’observation des phénomènes astrologiques et climatiques, à l’établissement du calendrier selon les cycles lunisolaires… Elle fait également écho aux moyens qui rendaient possible cette mesure – clepsydre, sablier, cadran solaire. La mesure du temps donnait sens aux sociétés : sur le temps long, elle scandait la vie agricole, religieuse et sociale des civilisations antiques ; sur le temps court, elle limitait la durée de certaines actions (cela pouvait être la durée d’un plaidoyer en Grèce ou la durée des gardes dans la légion romaine). Cruciale pour l’organisation des sociétés antiques, la mesure du temps distinguait temps sacré et temps profane. Ainsi à Rome, la division du temps opposait les jours fastes ouverts à l’action humaine (notamment la vie politique) et les jours néfastes réservés aux dieux. La religion donnait également corps aux temps « primitifs » où le merveilleux des mythes prenait le pas sur la réalité historique : les récits de fondation des cités en donnent une illustration parfaite. A une époque où vie politique et vie religieuse étaient étroitement liées, il n’est par conséquent pas étonnant de remarquer la consubstantialité du religieux et du politique en matière d’agencement du temps : l’archonte éponyme, qui assumait des charges religieuses (l’organisation des fêtes notamment) et des charges judiciaires à Athènes, donnait son nom à l’année pendant laquelle il exerçait sa charge.

Le rapport au temps dans l’Antiquité ne se limitait pas à la seule organisation structurelle des sociétés. De manière arbitraire, certains événements étaient mis en avant par l’instauration de « lieux de mémoire » (P. Nora).  Ces « lieux de mémoire » pouvaient être « monumentaux », comme les tumuli, ou « symboliques », comme la commémoration de la naissance d’Auguste. Dès lors, le temps devient subjectif : il n’est donc plus le même selon le groupe social étudié. L’identité de ce dernier peut même se définir par le rapport qu’il entretient avec le temps : la mise en place d’une généalogie – réelle ou fictive – en est un des aspects. A Athènes, les tribus portaient le nom d’un héros mythique (par exemple, celui d’Erechtée pour les Erechtéides) tandis qu’à Rome, la tradition faisait descendre les gentes d’ancêtres mythiques (ainsi la gens Iulia, issue de Iule, fils d’Enée et de Créuse).

In fine, ces différents axes de lecture nous permettent de nous interroger sur le lien entre l’appréhension du temps dans l’Antiquité et l’écriture de l’Histoire. Après tout, n’est-ce pas à Hérodote, auteur du Ve siècle av. J.-C., qu’est attribuée la paternité de l’Histoire ?

Séminaire des doctorants 2019-2021

Les noms dans l’Antiquité

Organisé par E. Colangelo, D. Bucchi et A. Zirah

Le séminaire des doctorants sur les noms dans l’Antiquité croise les problématiques développées par trois programmes de recherche du laboratoire ANHIMA, sur l’analyse étymologique et sémantique des noms de personnes grecs antiques (LGPN-Ling Paris/Oxford, programme « Recherches philologiques et historiques sur les inscriptions grecques »), sur les noms des femmes dans l’Antiquité (« Opérations Eurykleia. Celles qui avaient un nom », programme « Genre, sexe, sexualité dans l’Antiquité grecque et romaine ») et sur les listes divines dans les récits, les pratiques cultuelles et les images en Grèce et à Rome (« Panthéons en contexte », volet « Dynamiques religieuses des mondes anciens »).

Le nom, à la croisée de plusieurs domaines, a fait l’objet de nombreux travaux, qu’il s’agisse de leurs morphologie (Minon et al. 2017) et valeur (Hornblower – Matthews 2000), de leurs diffusions sociales et géographiques (Meissner et al. 2012 ; Parker 2013), de leur genre (Fine – Klapisch-Zuber 2017) ainsi que de leurs nature, transformation et innovation (Parker 2017 et Parker 2019). Pour l’Antiquité, ces questionnements ont été initiés par E. Benveniste, sur les noms d’agents et noms d’actions en indo-européen (Benveniste 1948), et élargis à l’anthroponymie, notamment par M. Fraser, éditeur d’un premier Lexicon des noms personnel en grec (Fraser 1987-), ainsi qu’aux théonymes et à l’onomastique divine (Belayche et al. 2005 ; Bonnet et al. 2018). En philosophie, ce sont les différentes traductions des noms abstraits qui ont retenu l’attention (Cassin 2004).

Dans le cadre du séminaire mensuel des doctorants, nous proposons de prolonger ces travaux en abordant les pratiques, les représentations et les discours attachés aux noms chez les Anciens, en privilégiant une approche tant philologique qu’anthropologique (portée notamment par Duranti 2004).

  • Quelles sont les spécificités de l’anthroponyme ? En quoi est-il différent de ceux des dieux, des animaux et des lieux ? Quel est le sens de ses représentations symboliques et métaphoriques ?
  • A quoi les noms sont-ils associés ? Comment s’articulent-ils avec d’autres parties du discours et de la langue ? Sont-ils liés à d’autres prédicats ? Quel est leur place et leur rôle dans les théories anciennes du langage ? Sont-ils dotés de qualités, positives ou négatives, selon leur usage rhétorique ?
  • Les noms peuvent êtres loquaces : que dit-on de leur significat et de leur performativité ? Quels sont les effets sociaux et politiques du nom pour un citoyen athénien ou romain ? Quelles sont les aptitudes attachées à la possession de certains noms « parlants » (aèdes divins, prophètes, héros, rois et hommes politiques) ? Existe-t-il une consécration du nom dans des contextes religieux et rituels, en épigraphie ou en littérature ? Et quelle fonction le nom a-t-il sur les vases ?
  • Quelles relations les noms entretiennent-ils avec le caractère et le corps ? Quel discours tient-on sur le « caractère du nom », des dieux, des humains, des animaux et des lieux ? Quel effet cela produit-il sur les lecteurs, anciens et modernes ?
  • Enfin, le nom peut-il « mourir » ? Quels sont les contextes de réutilisation ou de censure de certains noms ?

Les séminaires mensuels permettront à des doctorant.e.s, masterant.e.s et post-doctorant.e.s, de plusieurs disciplines et champs de recherche, de dialoguer autour de ces questions, à la lumière des sujets et des intérêts menés par chacun. On pourra également proposer le compte-rendu d’un des ouvrages listés dans la bibliographie sélective.

Bibliographie sélective

Liste des ouvrages à recenser pour le Séminaire des doctorants 2019-2021

Belayche et al. 2005 : N. Belayche, P. Brulé, G. Freyburger (éds.), Nommer les Dieux : théonymes, épithètes, épiclèses dans l’Antiquité, Brepols, 2005.

Benveniste 1948 : Benveniste É., Noms d’agent et noms d’action en indo-européen, Paris, Adrien-Maisonneuve, 1948

Bonnet et al. 2018 : Bonnet C., Bianco M., Galoppin T., Guillon É., Laurent A., et al.., « ‘Les dénominations des dieux nous offrent comme autant d’images dessinées’ (Julien, Lettres 89b, 291 b). Repenser le binôme théonyme-épithète », SMSR 84 (2018), p. 567-591.

Cassin 2004 : Cassin B., Le Vocabulaire européen des philosophies : Dictionnaire des intraduisibles, Paris, 2004.

Duranti 2004 : Duranti A. (éd.), A Companion to Linguistic Anthropology, Oxford, Wiley, 2004, p. 451-473.

Fine – Klapisch-Zuber 2017 : Fine A., Klapisch-Zuber C. (dir.), Le nom des femmes, dans Clio Femmes, Genre, Histoire 45/2017.

Fraser 1987- : Fraser M. (ed.), A Lexicon of Greek Personal Names, British Academy : Clarendon Press, 1987-.

Gambarara 1984 : Daniele Gambarara, Alle fonti della filosofia del linguagio : ‘lingua’ e ‘nomi’ nella cultura greca arcaica, Roma, 1984.

Hornblower – Matthews 2000 : Hornblower S., Matthews E. (dir.), Greek Personal Names. Their value as evidence, Oxford, 2000.

Lardinois et al. 2011 : Lardinois A. P. M. H., Blok J., Van Der Veer H. (éd.), Sacred Words: Orality, Literacy, and Religion, Leyde, Brill, 2011.

Malkiel 1993 : Malkiel Y., Etymology, Cambridge, Cambridge University Press, 1993

Meissner et al. 2012 : Meissner T. et al. (ed.), Personal Names in the Western Roman World. Proceedings of a Workshop held at Pembroke College, Cambridge, 16-18 September 2011, Berlin, 2012.

Minon et al. 2017 : Minon S. et al. (ed.), La suffixation des anthroponymes grecs antiques, Genève, 2017 (n°55 de la collection Hautes études du monde gréco-romain de l’EPHE).

Nagy 1994 : Gregory Nagy, Le meilleur des Achéens: la fabrique du héros dans la poésie grecque archaïque, Seuil, 1994.

Parker 2013 : Parker R. (ed.), Personal Names in Ancient Anatolia, Oxford : UP, 2013.

Parker 2017 : Parker R., Greek Gods Abroad: Names, Natures, and Transformations, Oakland, University of California Press, 2017.

Parker 2019 : Parker R. (ed.), Changing Names. Tradition and Innovation in Ancient Greek Onomastics. Proceedings of the British Academy, Oxford :UP, 2019.

Scheid – Svenbro 2014 : John Scheid et Jesper Svenbro, La tortue et la lyre: dans l’atelier du mythe antique, 2014.